Dimanche Déprime au Drugstore

Publié le par Alix

 

Publicis-Drugstore mode large modepass 2 Drugstore Publicis
133, avenue des Champs-Élysées
75008 Paris
Tel. : 01 44 43 77 64.

Ouvert 7/7 jours jusqu'à 2h du matin
du lundi au vendredi de 8h à 2h du matin
Samedi et dimanche de 10h à 2h du matin

 

 

Date de la visite: Dimanche 11 avril 2010

Les victimes: Moi et moi-même

Les circonstances : Avouons-le, j’ai passé un week-end affreux. Tout célibataire parisien a vécu ça au moins une fois dans sa vie : le week-end loose le plus complet qui prend des allures de cure de repos voulue dès le lundi matin. « Et toi, ton week-end ? – Ah non rien de chez rien !!! J’avais décidé de me reposer, j’étais trop naze de toutes mes sorties de la semaine ». Sorties qui si l’on décrypte bien se sont résumées par : aller au sport, chez le médecin, chez Monop’ et à un pot de couples où en bonne célibataire rigolote que vous êtes vous avez bien fait marrer l’assemblée avec vos histoires pathétiques « si drôôôôles » (car  visiblement il n’y a que vous qu’elles ne font pas poiler !).

Bref, dimanche soir, je quitte mon pyjama à 19h, prends ma motivation sous le bras et trouve le prétexte fallacieux d’aller chez Virgin pour me bouger jusqu’au Champs. Ce qui est bien, c’est que l’interdiction de travailler le dimanche n’ayant pas encore contaminé l’entièreté de la plus belle avenue du monde, je  peux  aller faire un tour chez Promod et chez Sephora avant de décider de me sustenter sur les coups de 10h du soir.

Je suis sur les Champs, il ne faut donc pas être trop exigeant. Quick et Brioche dorée me tendent les bras, mais un sursaut d’amour-propre me pousse à continuer mon exploration. Je ne peux quand même pas décemment échouer dans un fast-food un dimanche soir toute seule !! Malheureusement  si l’on évite les restaurants gavés de touristes, l’offre se restreint considérablement. Un passage devant chez Ladurée me fait saliver un quart de seconde, mais à part le club-sandwich, je n’ai ni l’envie ni les moyens de dîner à la carte.

Bref, je vais bientôt être en haut des Champs, l’estomac dans les talons, lorque le déclic se produit. Grand, scintillant, lumineux, se dresse devant moi: le mythique Drugstore Publicis. Sans même prendre le temps de jeter un coup d’œil à la carte je m’engouffre à l’intérieur de cet endroit magique, qui ne ferme quasiment jamais et regorge de choses inutiles et hors de prix.

Le lieu du crime : Le temple de la futilité et du mercantilisme. 3 000 m2 où cohabitent épicerie, kiosque à journaux (internationaux of course !!), librairie, pharmacie, boutique cadeaux  sans parler de l’espace restauration qui compte à lui tout seul une brasserie, un restaurant, un bar, et une cave à vin et à cigare…

« Le luxe à la portée de tous les Parisiens », tel est le concept imaginé par Marcel Bleustein-Blanchet, le génial publiciste dans les années 50 pour le Drugstore Publicis.

« A la portée », ça je ne sais pas, mais « disponible » en tout cas oui, car les horaires ici semblent ne pas avoir de fin.
librairie-drugstore-copie-2.JPGNoctambules en quête de cigarettes, touristes à la recherche d’une tour Eiffel  désignée par Ora-Ito himself (!), oiseaux de tous plumages et de tous ramages, ils sont environ 12 000 à fréquenter et côtoyer cet espace chaque jour.

Ce soir je suis l’un deux. Autour de moi, la cliente est hétéroclite tendance plouc: provinciaux qui pensent être dans le temple de la branchitude, couple d’octogénaires nostalgiques, publicis1.JPGbusinessmen en plein décalage horaire... Il y en a pour tous les goûts dans ce décor principalement blanc, au design et à l’ambiance musicale déjà dépassés.

brasserie1.jpgL’arme du crime : Du plus loin qu’il m’en souvienne, il me semble avoir lu quelque part que le burger n’est pas mauvais. De toute façon, il me faut du rapide et du roboratif, cela fera très bien l’affaire. La carte respire un peu trop la cuisine world food aux accents costiens faussement branchés (coquillettes aux truffes avec ou sans jambon à 27 euros) malgré la houlette de Thierry Burlot et le passif rugbyien du chef exécutif. Ici c’est  un peu comme dans la « Vérité si je mens »: « 2 bouchées, tu te bouffes les doigts » au propre comme au figuré car on trouve à la carte un assortiment de finger food. Soit des pièces cocktails un peu design pour 9 euros.

Bref, après réflexion, j’opte pour le "Burger BBQ Black Angus" à 24 euros accompagné de ses frites maison. Je m’assure au préalable que la sauce est dans un ramequin à part car je ne suis pas trop fan de celle-ci. Le burger classique est à 19 euros, mais je veux tenter le « premium » pour voir la différence.

pub2.JPGpub3.JPGDifférence, qui se serait peut-être fait sentir, si le serveur m’avait demandé mon souhait de cuisson avant de m’apporter un burger avec une semelle de viande, ma foi assez épaisse, coincée entre deux tranches de pain brioché un peu trop consistantes et sucrées à mon goût. Quant aux frites, si elles sont maison, elles doivent venir d’un quartier lointain, tellement celles-ci manquent cruellement d’allant et de fraîcheur.

Bref, je solderais bien volontiers cette expérience culinaire par une douceur de chez Pierre Hermé à 14 euros (!!!!) mais je me dis que la plaisanterie a assez duré.

Le préjudice: 28 euros, le burger « Black Angus » et la demie San P.

Verdict : Bêtise ou gourmandise? BETISE. Ca fait longtemps que comme le chante Dutronc « les petits minets (ne) mangent (plus) leur ronron au Drugstore ». Finalement entre manger un Quick toute seule pour  7 euros sur les Champs et dépenser 28 euros pour un mauvais burger, on voit que le prix des plats est en parfaite adéquation avec l’inflation de la médiocrité de la population. Après vérification, le Figaroscope mets gracieusement 12/20 dans son guide des meilleurs hamburgers de Paris. Je trouve ça cher payé.

Les complices : entre collègues, avec son cousin de province qui rêve de faire la Star Ac...

Les +: Bizarrement pour ce genre d'endroit et pour un dimanche soir la gentillesse des serveurs. (Ils ont peut-être eu pitié de moi et de ma détresse affective :-)) )

          Les horaires décalés.
Les -: La clientèle,

         Le design vu, revu et  re-rer-vu

         Les prix !!

Publié dans Restaurants Paris

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