De l'Homme au loup il n'y a qu'un saut...
Le Saut du Loup
Musée des Arts Décoratifs
107, rue de Rivoli
75001 Paris
Tél. 01 42 25 49 55
Ouvert tous les jours de 12 heures à 2 heures
Date de la visite: Mercredi 17 mars
Les complices: Moi, A.
Les circonstances: Ce soir je vois A. et ce diner est prévu depuis une semaine car si l’on veut être sûre de voir A. il faut soit prévoir très en avance, soit ne rien prévoir du tout.
Toute cette relation repose sur du chic et du toc, de la surprise et de « l’éphémère » comme il se plait à le dire lui-même. Quelque chose de très étrange où le quotidien de chacun n’est peu ou pas évoqué… et où seul l’ instant présent compte.
Bref, ce soir, je dois suivre ce fil rouge pour trouver notre lieu de rendez-vous. Il me faut du bling-bling chic et du cosy sans romantisme…
A relation atypique, lieu différent. Mais la recherche se révèle à l’image du reste : pas évidente…
Le lieu du crime: Le Saut du Loup correspond en tout point au cahier des charges. Ce restaurant niché au cœur du musée des Arts Décoratifs est le parfait mariage du classicisme majestueux et du design branché. Un lieu aux lignes minimalistes et sobres (du noir et du blanc, du blanc et du noir), où de grandes banquettes structurent l’espace et où les murs sont habillés de grandes typographies stylisées. Je trouve d’ailleurs à cet endroit de faux airs de Mama Shelter. Je pense étonner A. mais j’ai encore de la marge : il connait of course l'endroit, mais me félicite pour ce choix judicieux.
Le lieu offre deux étages et nous sommes placés au rez-de-chaussée. Je suis un peu déçue de ne pas pouvoir profiter de la magnifique vue du 1er étage, sur le Louvre et la Tour Eiffel, mais comme dit l’adage « qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse ». Ivresse que nous n’aurons d’ailleurs pas, car demain A. passe des entretiens importants.
La salle est comble ce soir, et le brouhaha est un peu élevé à mon goût. Néanmoins cela permet de couvrir notre conversation aux oreilles de nos voisins de table…
L'arme du crime: La carte que j’ai sous les yeux est épurée, et moins originale que les exemples que j’ai pu voir sur Internet. Point d’ "œuf cocotte à la truffe ", mais un "œuf à la coque et ses mouillettes maison" (la faute à la crise ?).
Notre entrée : je n’ai pas assez faim pour un menu complet mais une assiette de « Jambon jabugo bellotta » à picorer à deux, me dit assez. L’association de la compote pommes-figues m’intrigue aussi. Servies sur une belle assiette en ardoise, les tranches sont savoureuses, fines et se marient très bien au sucré de la compote. Malheureusement, le pain, le sel/poivre, nous font défaut durant l’entrée sans que cela inquiète qui que ce soit.
A. se laisse ensuite tenter par des « travers de porc », accompagnés, si j’ai bonne mémoire, de semoule. Le choix est pour le moins original. En ce qui me concerne, je n’aime pas les travers de porc, je trouve cela toujours trop sec. Ecueil dans lequel tombe visiblement le plat d’A. qui ne finit pas son assiette. Pour ma part, je choisis la « Noix d'entrecôte Irish Angus, sauce béarnaise, pommes frites » en demandant à ce que les frites soient remplacées par de la purée.
La viande se révèle de bonne qualité, cuite selon mes souhaits, mais assez fade et sans jus, un peu comme de la viande casher. La béarnaise est bonne, mais malheureusement froide. La purée, elle, tire son épingle du jeu, grâce a sa justesse et à son bon gout de beurre. Le choix du dessert se porte bien sûr sur le « Généreux Mi-cuit au Chocolat en Cocotte, Sorbet Mangue », qui s’avère délicieux. Coulant, corsé, accompagné d’une crème suave et aérienne à la mangue et d’un sorbet très fruité et rafraichissant.
Le préjudice: 71,70 euros : 16,30 € l’assiette de jambon, 29,00 € l'entrecôte, 10,00 € le Moelleux.
En ce qui concerne les boissons, le prix des vins est prohibitif. Nous choisissons une bouteille de Chardonnay californien à 29 euros qui s’avère pertinent: un peu sucré et léger (et qui ne laisse aucun mal de tête le lendemain : j’aurais facilement pu en boire une seconde) et 5 euros la grande Badoit.
Mais me vous allez me dire, cela ne fait pas un total de 71 euros et des brouettes si je sais encore compter !?! Effectivement, mais nous avons 50% sur l’addition hors boissons grâce à ma réservation via le site lafourchette.com (prochain article sur ce site très bientôt)
Verdict: Bêtise ou Gourmandise? Gourmandise en minuscule. Mon avis est un peu mitigé sur le plat et le service. Je dois aussi avouer que si nous avions payé l’addition sans la réduction des 50 % je l’aurais clairement mis dans BETISE.
En clair, le restaurant est à ranger (temporairement) dans la catégorie peut mieux faire. Néanmoins pouvoir fumer au beau milieu des jardins du Carrousel, au calme, sous les lumières du Louvre, cela n’a pas de prix.
Les complices: entres amis: éphémères, de passage, d’enfance, d’ici et d’ailleurs… Avec votre A. Ceux qui connaissent la face cachée de la lune, mais ne tiennent pas forcément une conversation avec vous autour d’un café. Pourquoi ? Parce que ça ne les intéresse pas, voire ça les ennuie. Pudeur, égoïsme, timidité, j’men-foutisme, protection ? Je ne sais pas et en fait, moi non plus je ne veux pas savoir...
Les +: La situation du lieu
Le moelleux au chocolat
La grande terrasse qui accueille plus de 150 couverts aux beaux jours
Les chaises Eames et les tabourets Konstantin Grcic pour les fans de desig